Émersions : archive vivante 3 • Leur(s) histoire(s)

Émersion :
(Du latin emergere)

Réapparition d’un astre qui était éclipsé ou occulté.
État d’un corps qui émerge d’un fluide, d’un milieu.

Dictionnaire Le Petit Robert, 2021

Émersions : Archive vivante est un projet au long cours qui révèle l’histoire unique de la Cité internationale des arts, lieu singulier de résidence et de création artistique. Il s’appuie sur l’activation des archives – anciennes et contemporaines – pour faire émerger une mémoire vivante, en constante évolution.

À l’occasion de son soixantième anniversaire, la Cité internationale des arts inaugure, le 21 mai 2025, le troisième volet de ce projet.

Intitulée Leur(s) histoire(s), cette nouvelle édition est consacrée aux artistes femmes et artistes non-binaires ayant été en résidence depuis 1965. Ce choix s’inscrit dans une volonté de rendre visibles des parcours artistiques longtemps marginalisés. Il reflète l’engagement de la Cité, lieu d’hospitalité par excellence, à accompagner et à valoriser la diversité des expériences, des voix et des esthétiques qui constituent sa richesse.

Il s’agit ici de prêter une attention particulière aux parcours et aux pratiques de ces artistes femmes et non-binaires grâce aux archives liées à leur passage en résidence : depuis 60 ans, ce sont des artistes de toutes pratiques (arts visuels, musiques, spectacle vivant, écritures, architecture, cinéma…), nationalités et parcours qui ont été accompagnées dans ce lieu d’hospitalité et de soutien unique qu’est la Cité internationale des arts. Ce sont aussi des artistes de toutes générations qui se croisent, cohabitent et travaillent ensemble.

En 1965 en France, la loi du 13 juillet est promulguée : elle vise à autoriser les femmes à pouvoir ouvrir un compte en banque et travailler sans l’accord de leurs époux. Cette loi marque une étape importante dans l’émancipation des femmes en France et a permis à nombre d’entre elles, notamment des artistes, de gérer leurs finances, de voyager librement et de poursuivre des carrières indépendantes. La Cité internationale des arts, qui a ouvert deux mois avant le vote de la loi, a joué un rôle dans ce processus d’émancipation et d’affirmation de la place des femmes du monde entier dans le champ des arts. À son ouverture, 23,4 % des artistes accueillies en résidence sont des femmes. Au fil des décennies, leur présence n’a cessé d’augmenter, atteignant 40,4 % en 1995, puis dépassant pour la première fois celle des hommes en 2009.

Aujourd’hui, 58 % des artistes accueillies en résidence à la Cité sont des femmes. Ce chiffre est le témoin de l’attention particulière portée par l’institution depuis 2017, dans le cadre de son nouveau projet d’établissement, en faveur de l’égalité et de la visibilité, toujours d’actualité, du travail des artistes femmes et non-binaires. Cette volonté se traduit à la fois dans la mise en œuvre des programmes de résidence (par exemple la création en 2024 du programme de résidence Elles & Cité à destination de femmes photographes) et dans le contenu de la programmation artistique et culturelle (par exemple en 2023, l’exposition collective Défricheuses : féminismes, caméra au poing et archive en bandoulière). La Cité est une institution qui a été pilotée par des femmes pendant 50 ans et dont l’équipe est composée en 2023 de 39 % de femmes.

Il réunit des archives de toutes natures, issues notamment du fonds de la Cité, et des témoignages qui racontent les parcours de 140 femmes et artistes non-binaires, parmi les 16 000 accueillies en 60 ans, et tissent une constellation de récits.