Les artistes en résidence

Peter Baran est né à Bratislava, en Slovaquie, en 1993. Il est diplômé en 2019 de la prestigieuse University of the Arts à Londres et a décidé de poursuivre sa carrière en tant que sculpteur. La fascination de Peter pour le béton vient du matériau lui-même – il est sans classe et utilisé dans le monde entier, lui permet de capturer les idées d’objets universellement compris, qui peuvent avoir une signification ou un statut différents selon la situation géographique de leur propriétaire.

Le béton est le principal matériau de construction au monde, c’est le matériau le plus fabriqué par les Hommes. En 2021, il a lancé le projet REGULAR CONCRETE – l’atelier, où il est le seul à fabriquer et à concevoir des sculptures.
Le mélange de béton personnalisé, que Peter a mis au point pour sa pratique et le ponçage à la main ont permis de repousser les limites du matériau. Cela lui permet de contredire ce qu’il aime appeler le “stéréotype du matériau” – lorsque les gens entendent le mot “béton”, ils imaginent généralement quelque chose de rugueux, de gros et d’extrêmement lourd, alors que dans ses œuvres, ce matériau est utilisé avec des détails très fins et une finition lisse.

Il traite le béton comme du marbre. Ce décalage entre les matériaux crée fascination ou plus de questions, ou les deux – mais c’est ce qu’il veut, faire réfléchir le public.

Sosthène Baran est né en 1990 à Blois, il vit et travaille entre Caen et Paris. Il obtient son DNSEP en 2020 aux beaux-arts de Caen. Il pratique la peinture après diverses formations de cuisinier, peintre en décor et de graphisme. Il a exposé au Prix Novembre à Vitry, dans plusieurs centres d’art, dont les Bains-Douches à Alençon et pour une exposition monographique au Shed à Rouen.

« Dans ses tableaux silencieux, les ombres passent, les silhouettes glissent et les fantômes se devinent.

Même les cadres sont contaminés par cette évaporation latente, comme si la matière picturale habitée d’une force entropique absorbait tout à son entour, livrant et régurgitant ponctuellement des apparitions à sa surface.

Traversé tant par les récits SF que par ceux d’inspiration mythiques, Sosthène Baran semble se livrer à un corps-à-corps ésotérique avec l’acte de peindre, cherchant à ‘atteindre quelque chose comme une peinture extraterrestre’.

Les éléments chinés au hasard de ses dérives – porte, battant de bois, cadre de fenêtre, tête de lit – deviennent ses supports, dans un geste motivé tant par un désir de surgissement à l’endroit des choses déchues, que par une économie de moyens.

Son travail de préparation des fonds, hérité de son activité de peintre-décorateur, fonctionne comme un mantra, un instrument de vision où les altérations successives de l’aplat, entre violence et douceur des frottements, ponçages et griffures, aspirent à l’inamissible.

Une quête vaine tant les mirages semblent fragiles.

En cela, la peinture de Sosthène Baran tient du fantastique, elle persiste dans une forme d’indécision, ne cherchant pas à inventer un monde, mais bien à interférer avec le déjà-là. »

– Extrait d’un texte d’Elena Lespes Mũnos pour la revue In-Sert n°1 par RN13bis, septembre 2022.

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