Les artistes en résidence

Kaouther Ben Hania, réalisatrice tunisienne, fait ses études en cinéma à Tunis (EDAC) et à Paris (la Fémis et l’Université Sorbonne-Nouvelle Paris 3).

Elle réalise plusieurs court-métrages dont Peau de Colle/ Wooden Hand (2013), sélectionné dans plusieurs festivals internationaux et qui remporte plusieurs prix (Tanit d’or aux Journées Cinématographiques de Carthage, Prix du public – CINEMED Montpellier 2013, Prix du public – Leiden International Short Film Festival (Pays-Bas).

Son documentaire Les Imams vont à l’école/ Imams Go to School a été dévoilé à IDFA 2010 en compétition officielle.

Le Challat de Tunis/ Challat of Tunis, son premier long-métrage, ouvre la section ACID du festival de Cannes en 2014 et connaît un succès international aussi bien en festivals, qu’en salles.

Elle signe ensuite ZAINEB N’AIME PAS LA NEIGE/ Zaineb Hates the snow, long-métrage documentaire tourné durant 6 ans entre la Tunisie et le Canada, qui est révélé en 2016 en sélection officielle au festival international de Locarno. Il remporte par la suite le TANIT D’OR aux Journées Cinématographiques de Carthage JCC, le prix du MEILLEUR DOC au festival CINEMED à Montpellier …

Son film LA BELLE EST LA MEUTE/ Beauty and the Dogs entame une prestigieuse carrière internationale en compétition officielle au festival de Cannes 2017 dans la catégorie UN CERTAIN REGARD où il remporte le prix de la meilleure création sonore. Ce film est distribué dans une dizaine de pays.

Son dernier film L’homme qui a vendu sa peau/The Man Who Sold His Skin, sélectionné à la Mostra de Venise 2020 (prix du meilleur acteur) est nommé pour l’Oscar du “Meilleur Film International” lors de la 93ème  cérémonie des Oscars 2021.

Younès Ben Slimane est artiste, cinéaste et architecte tunisien. En 2020, il intègre Le Fresnoy – Studio national des arts contemporains. Sa formation d’architecte a une influence majeure sur son approche en tant qu’artiste. Travaillant par le biais du film, la vidéo, le dessin et l’installation, il établit un dialogue permanent entre l’architecture et les arts visuels, où différents médiums coexistent et reflètent leurs potentialités et leurs limites respectives.
 

Il a participé à des manifestations d’art contemporain notamment Jaou Tunis (TN) et Documenta fifteen (DE). Son travail a été montré au Centre Wallonie-Bruxelles à Paris (FR), à Selma Feriani Gallery à Sidi Bou Saïd (TN), au Mucem à Marseille (FR) et au Musée d’art contemporain de Skopje (MK). Ses films ont été sélectionnés dans des festivals internationaux parmi lesquels Locarno Film Festival, CPH:DOX et DokuFest. En 2021, il reçoit le Prix Studio Collector.

Hakim Abel Ben Youcef (Hakeem b) vit et travaille à paris et à Lyon depuis 2009. Après être diplômé de l’École nationale supérieure de Dijon et du Fresnoy – Studio national des arts contemporains (promotion Sartre/Beauvoir-élève de l’artiste japonais Ryoji Ikeda), il gagne plusieurs prix internationaux des arts numériques et intègre des résidences renommées comme la Casa de Velázquez à Madrid, la Cité internationale des arts à Paris ou la Künstlerhaus Schloss Balmoral à Bad-Ems.

Sa recherche se concentre surtout sur les outils de créations numériques. La vidéo qu’elle soit performance, installation ou simple monstration, investit différents territoires de réflexion.

L’œuvre présentée ci-contre (HAB P006) préfigure le passage de nos sociétés d’un monde matériel au monde de la dématérialisation. C’est un travail que l’artiste mène depuis le début des années 2000 en conjuguant deux territoires philosophiques et théoriques avec les notions de l’impuissance, de l’échec et de la chute. Il s’agit d’une recherche inscrite dans l’espace-temps du monde contemporain. Esthétiquement, les pièces combinent animation 2D, animation 3D, récupération de matières filmiques ou non sur les réseaux sociaux (YouTube…), programmation, digital drawing et compositions musicales. Une interconnexion des disciplines nourrit son langage visuel : à savoir une logique de co-construction de la matière visuelle. (Une reconstruction perpétuelle de la matière produite. Cette dernière devient le matériau qui lui-même devient une nouvelle matière à réflexion et de création). Pour l’artiste rien ne se perd car rien ne s’achève.

Ses œuvres sont exposées principalement dans des lieux comme le Grand Palais et le Petit Palais à Paris, le Chelsea Art Museum à New York City, la Redbrick Art Center à Yokohama, la Bibliotheca à Alexandrie, la Fondation Malba à Buenos Aires, le MNAM à Paris (…) il a été représenté par les galeries comme Schirman & de Beaucé (Paris), c5collecciòn (Saint Jacques de Compostelle) et Gad Gallery (Oslo).

Hakim Abel Ben Youcef · Mü

“Mü est construite selon un protocole de création musical spécifique. Il prend sa source dans une photographie (un ciel nuageux) prise le 16 août dernier. Entre niveaux de gris, programmation, design graphique la composition s’insère dans le champs des oeuvres digitales. Composition graphique et sonore pour deux instruments (Noé Nillni : Trompette double pavillon et Paul Müller Reyes : Synthétiseur Modulaire), le son aérien et texturé explore les fines particules de ce ciel nuageux; les nuages obéissent aux étoiles; elles les chahutent, les accouplent, les excitent, dans une partition en 3 temps. Comme le définit Aristote sur les causes premières de tout mouvement moteur : Toute chose est mü par une autre.“

– Hakim Abel Ben Youcef, 2021